Le 30 novembre marque officiellement en Haïti la fin de la saison cyclonique qui débute le premier juin de chaque année et s’étend généralement sur une période de 6 mois. Les renseignements disponibles jusqu’en mars 2020 indiquent que la saison des ouragans de l’Atlantique 2020 aura environ 8 ouragans, 16 tempêtes nommées, 80 jours de tempête nommés, 35 jours d’ouragan, 4 ouragans majeurs (catégorie 3-4-5) et 9 jours d’ouragan majeur (catégorie 3-4-5).
En effet, les météorologues haïtiens ont noté que le bassin caribéen a été traversé par environ 13 à 19 tempêtes dont deux, Laura et Isaias, ont frôlé de près Haïti avant de devenir des cyclones de catégorie 1 et 3 pour continuer leur trajectoire sur les côtes de l’Amérique du Nord.
Malgré tout, la République d’Haïti compte tenu de la dégradation avancée de son environnement, a enregistré des dégâts relativement importants :
Sur le plan humain, le pays a enregistré pour la saison 31 morts, 8 blessés et 8 disparus et au niveau de l’habitat, 6272 maisons inondées, 2320 maisons endommagées, 243 maisons détruites et 8835 familles sinistrées.
Pour le secteur agricole, secteur vital pour la sécurité alimentaire et l’économie nationale, des dégâts considérables ont été enregistrés sur les cultures, l’élevage, la pêche, les infrastructures hydro agricoles (canaux d’irrigation, les routes de pénétration, les lieux d’entreposage). Et en ce qui concerne les infrastructures, notamment les routes, les ponts, les ouvrages d’art, elles ont été grandement affectées.
Il convient de noter qu’à cause des changements climatiques, la région Caraïbe a connu une saison cyclonique particulièrement agitée. En effet, bien que la saison cyclonique touche à sa fin, certains pays, notamment les pays de l’Amérique centrale, sont encore sous l’effet de cyclones dévastateurs qui ont causé des dégâts considérables à la fois au niveau humain, de l’habitat, des infrastructures et de l’environnement.
Pour comble de malheur, la saison cyclonique 2020 a été une saison particulière du fait que le monde en général et Haïti en particulier a eu à gérer en même temps le Coronavirus, une pandémie mortelle dont l’impact sur le monde a causé à date plus d’un million de mort et des millions de victimes.
Actuellement, le monde est en train de subir une deuxième vague dont le bilan humain tend à s’alourdir de jour en jour.
Heureusement, pour ce qui concerne Haïti, contrairement aux prévisions apocalyptiques annoncées et grâce aux efforts de sensibilisation et de coordination déployés par les structures nationales mises en place, la pandémie n’a pas été tout à fait catastrophique pour la population haïtienne. En effet, à la date du 17 novembre, le pays a officiellement enregistré 232 morts, 9202 cas confirmés et 7820 personnes réhabilitées. Souhaitons que la deuxième vague annoncée soit moins catastrophique que la première.
Dans ce contexte de risque, la dynamique des changements climatiques laisse présager que dans un avenir pas trop lointain, la région peut être l’objet de menace de nature hydrométéorologique à n’importe quel moment de l’année. Face à cette situation, le gouvernement a entrepris cette année le renforcement des capacités d’intervention des structures nationales en adoptant toute une série de mesures parmi lesquelles : la création du Système National de Gestion des Risques et des Désastres, la validation du Plan National de Gestion des Risques et des Désastres, la promotion de la Direction de la Protection Civile au rang de Direction Générale et la mise en œuvre d’une campagne de sensibilisation et d’information de la population.
Tout cela dans le souci d’augmenter la résilience des communautés haïtiennes face aux catastrophes.
En conclusion, la Direction Générale de la Protection Civile encourage tous les paliers du système, du niveau central jusqu’au niveau local à redoubler d’efforts pour que les populations vivant dans des zones vulnérables soient mieux informées et mieux sensibilisées pour une meilleure gestion des prochaines saisons cycloniques. Elle en prend occasion pour remercier toutes les institutions tant nationales qu’internationales qui l’ont appuyée dans la gestion de la saison cyclonique 2020 et dans la réponse apportée aux communautés victimes tout au long de la saison. Elle compte d’ores et déjà sur leur entière coopération pour la gestion de la prochaine saison cyclonique et toutes autres catastrophes auxquelles le pays pourrait avoir à faire face.
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